samedi 22 août 2015

On n'éjacule pas dans la soupe...


" Le sexe bien fait enrichit la sensibilité esthétique, le sexe mal fait l'intelligence spéculative, et donc les changements de carrière. D'une façon comme d'une autre, ça vaut la peine.
On ne peut attendre que la ruine et la destruction civile de quelqu'un qui, joueur mais démagogue, interdirait la liberté sexuelle si ce n'est dans le but de renforcer son caractère dévastateur et révolutionnaire. Humilier le sexe pour l'humilier vraiment est une constante de tous les systèmes, capitalistes et socialistes, pour canaliser des énergies qui seraient dangereuses si elles étaient employées à contrôler les hiatus idéologiques réels entre les intentions et les résultats, entre les promesses faites et les promesses tenues, entre les programmes et la réalité des faits. Le système, où qu'il soit, récompense les chastes et les transforme en castes - cf. le grand nombre d'homosexuels refoulés au pouvoir. Dans l'optique du pouvoir, celui qui a des préoccupations sexuelles excessives (et la chasteté en est une) fonctionne juste assez pour qu'on puisse l'arrêter à n'importe quel moment et le renvoyer à son point de départ. L'organisation politique, n'ayant rien à craindre de sexuels frustrés, a tout à gagner en les utilisant. Une lesbienne frustrée ou une tapette refoulée peuvent gagner des milliards ou devenir premier ministre ou grand commis de quelque chose - ou continuer, d'ailleurs, à souffrir de la faim en repus - mais jamais ils n'invalideront le système qui les a intégrés, non pas, comme ils le croient, malgré mais grâce à leur vice négociable, et, neurasthéniques bien évidemment, ils doivent dépenser toute leur énergie pour conquérir comme un privilège ce qu'ils n'ont pas été capables d'imposer comme un droit naturel : le fait d'être eux-mêmes, autrement dit, la sérénité comme authentique passion politique. Ce sont les homocrates classiques ressuscités par l'enculade oligarchique indirecte. "

(Aldo Busi, Sodomie en corps onze)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire